L’importance de connaître les règles des eaux
Les savants commencent leurs ouvrages de fiqh par mentionner les types d’eaux, en vertu de ce qu’implique leur connaissance en matière de règles juridiques, car l’eau a différents états, certains permettent de réaliser la purification rituelle, quand d’autres ne le permettent pas. Ainsi, la petite ablution (wudû), la grande ablution (ghusl), le fait d’ôter l’impureté (izâla al-najâsa) ne peuvent advenir que par l’eau purifiante (tahûr) uniquement, ce n’est pas valide en recourant à une eau pure (tâhir) ou impure (najis), car il s’agit d’actes rituels.
Les types d’eaux
Pour connaître les types d’eaux il est nécessaire dans un premier temps de savoir que l’eau possède trois caractéristiques que sont : la couleur, le goût et l’odeur. Si rien de cela n’a été altéré, l’eau est alors restée sur son état originel à partir duquel Allâh l’a créée, on l’appelle dès lors « l’eau absolue » (al-mâ al-mutlaq).
L’eau qui n’a pas été altérée dans l’une de ces trois caractéristiques est considérée purifiante, il est valide d’y recourir pour la petite ablution, la grande ablution, et pour ôter l’impureté du vêtement ou du corps.
Il s’agit de l’eau qui tombe du ciel à travers la pluie ou la neige, ou qui sort du sol, ou qui ruisselle, comme les rivières, les mers et les ruisseaux.
Quant à l’eau qui a été altérée dans une de ces trois caractéristiques précédemment mentionnées, dans ce cas cette eau peut recouvrir différentes situations
La première situation
Lorsqu’est venu l’altérer une chose dont l’être humain ne peut se prémunir, comme si elle a été altérée par de la terre, ou les feuilles des arbres, ou les roches comme le soufre ou les minéraux ou tout ce qui est semblable à cela, ces choses n’altèrent pas le statut de l’eau, elle reste purifiante.
Si l’eau des rivières ou de pluie est altérée par une chose contre laquelle il est difficile de se prémunir comme ce qui vient d’être cité, elle reste purifiante. Ainsi, l’eau de pluie qui tombe dans le désert, il s’agit d’une eau douce lorsqu’elle vient à tomber, mais à cause de sa stagnation dans la terre saline ou sur le sable, son goût devient salé, ou sa couleur marron, ces choses n’altèrent en rien le statut de l’eau.
La seconde situation
Lorsqu’est venue l’altérer une chose pure parmi ce qui constitue un aliment ou une boisson, comme le sucre, l’huile, ou autre que cela comme le savon et l’ensemble des choses de cet ordre, alors il n’est pas valide de recourir à cette eau pour la petite ablution, la grande ablution ou pour ôter l’impureté, on ne peut que l’utiliser pour manger, boire, et le reste des actes ordinaires.
La troisième situation
Lorsqu’est venue l’altérer une chose impure, comme l’urine ou le sang, de même que l’ensemble des impuretés, alors cette eau est interdite de façon absolue, il n’est pas valide de l’utiliser pour les actes rituels, ni même permis pour les actes ordinaires.
Si un vêtement a été souillé par une impureté par exemple, il est nécessaire de savoir que l’impureté ne pourra être ôtée qu’en recourant à l’eau purifiante. S’il lave le vêtement avec de l’eau savonneuse, cette eau est pure mais non purifiante, donc quand bien même la matière impure serait partie, le statut d’impureté reste, car il n’aura pas été lavé par une eau purifiante. Il est obligatoire de faire suivre le lavage par une eau purifiante afin qu’il soit valide de prier avec ce vêtement.
Il reste une catégorie spécifique d’eau, ce sont les eaux déconseillées, en voici certaines à titre d’exemple
1- L’eau en petite quantité qui a été utilisée pour une petite ou une grande ablution et n’a pas été altérée.
2- L’eau en petite quantité dans laquelle est tombée une impureté mais n’a pas été altérée.
Le caractère déconseillé est conditionné par le fait qu’il soit en présence d’une autre eau que cette eau en petite quantité. S’il n’a pas cela, alors il n’y a plus de caractère déconseillé le concernant.
Remarque
Ce qui sert à assainir l’eau (muslih) comme le chlore par exemple, ou les substances chimiques avec lesquelles les eaux sont traitées, même s’il s’agit d’eaux usées, elles font recouvrir à l’eau son caractère purifiant, et il est alors valide d’y recourir pour l’ablution, dès lors que son traitement est terminé, et tant que ces substances ne sont pas trop prononcées, même si leur effet persiste dans l’eau
La connaissance des types d’eaux et de ses statuts permet de savoir ce qu’il est valide d’utiliser pour les actes rituels et ce qu’il n’est pas valide d’utiliser.